Le sourire en orthodontie 2018-12-04T16:13:33+00:00

Project Description

Le sourire en orthodontie

L’heure moderne est à l’heure du sourire. Ou plutôt à l’heure des visages souriants et des expressions heureuses ; ou encore à l’heure où il est important – voire même nécessaire – de sourire.

Le spécialiste en orthodontie le constate en effet quotidiennement dans son exercice professionnel : la demande de ses patients – jeunes et moins jeunes d’ailleurs – intéresse de plus en plus le sourire.

Ils veulent plaire.

Il faut maintenant montrer un beau visage souriant avec de « jolies dents de devant » , et de préférence avec de « belles dents blanches ».

Mais il faut savoir également que construire un beau sourire, ou plutôt un beau visage souriant, ne n’est pas si facile, s’il doit être et rester jeune le plus longtemps possible. Car le spécialiste, outre la correction de l’ensemble des dysmorphoses (malpositions des dents et des mâchoires), qui n’est pas toujours facile à obtenir, aura pour mission supplémentaire d’en intégrer le résultat dans l’enveloppe faciale de son patient, de sorte que le sourire résultant soit harmonieux, équilibré, et le moins vieillissant possible (1).

Plusieurs études ont décrit différents critères à deux niveaux :

  • un niveau « statique », correspondant à l’alignement des « dents de devant » entre les lèvres supérieure et inférieure, donc sans tenir compte de l’environnement du visage : c’est le bel alignement des dents entre les lèvres ( voir Figure 1 ).

Figure 1 : Sourire « statique »

  • un niveau « dynamique », correspondant au résultat décrit ci-dessus, mais en l’incluant dans l’environnement du visage : c’est le beau visage souriant. (voir figure 2). C’est le sourire en mouvement.

Figure 2 : Sourire dynamique

1. Le sourire « statique » :

C’est donc celui qui s’intéresse à l’alignement des dents antérieures (les « dents de devant »). Et les critères de qualité qu’il doit posséder sont en relation directe avec la correction des dysmorphies dentaires et squelettiques des mâchoires.

Certes, nous espérons tous tendre vers le cas idéal où les dents supérieures et inférieures correspondent bien entre elles, et où – de plus – nous aurons les dents supérieures justement positionnées entre la lèvre supérieure et la lèvre inférieure pendant l’acte du sourire. C’est le sourire d’apparence jeune, ou le fameux « sourire des stars » tant convoité (figures 1 et 2).

Mais il faut savoir que certains cas ne pourront malheureusement pas avoir cet avantage. Nous pensons aux cas de dysharmonie dento-dentaire (les dents ne sont pas proportionnées entre elles de sorte qu’il est impossible de les faire s’emboîter idéalement), aux cas de plus en plus fréquents d’agénésie (absence héréditaire ou congénitale) d’incisives latérales supérieures ou d’autres dents, ou encore à des problèmes sévères de positions des mâchoires.

Les premiers devront faire appel à des réajustements de formes des dents, parfois prothétiques, ou se contenter par exemple de conserver de petits espaces entre les dents. Les suivants devront faire appel à des reconstitutions prothétiques. Les uns et les autres avec l’aide du chirurgien dentiste de famille, voire même d’un chirurgien maxillo-facial.

À ce stade du traitement, c’est le patient lui-même qui décide du niveau auquel se situe son désir de sourire : désire-t-il user de tous les moyens techniques (et financiers) pour son sourire ? Désire-t-il accéder à une éventuelle chirurgie pour son sourire ? Lui seul pourra répondre.

2. Le sourire « dynamique » :

Il est, quant à lui, beaucoup plus difficile à obtenir. Car il nécessite de la part du spécialiste une tout autre approche. Le traitement des dysmorphies (malpositions des dents et des mâchoires) ne pourra plus du tout être considéré de la même manière. Le praticien spécialiste devra en effet s’intéresser, dès l’élaboration du plan de traitement, à un projet thérapeutique qui positionne l’ensemble des dents sur leurs mâchoires dans l’espace vertical, en les déplaçant ainsi jusqu’à un certain niveau vertical d’équilibre dans la face. L’une des méthodes appropriées fait usage de deux compas qui permettent de mesurer avec précision le niveau vertical à atteindre (voir fiche sur le nombre d’or). L’un des avantages de cette méthode est qu’elle tient compte d’une composante non négligeable : le vieillissement général du visage. Ici encore, exprimons les difficultés à atteindre le but tant souhaité du « sourire des stars » dans un certain nombre de cas. Car des facteurs tels qu’une très grande ouverture buccale pendant l’acte du sourire (le sourire « jusqu’aux oreilles » ), ou, à l’inverse, une très petite ouverture buccale, ne permettront pas d’y arriver. À moins que le ou la patient(e) ne désire recourir à la chirurgie. Ici encore, c’est le patient lui-même qui décide du niveau auquel se situe son désir de sourire : désire- t-il user de tous les moyens techniques (et financiers) pour son sourire ? Désire-t-il avoir recours à une éventuelle chirurgie pour son sourire ? Lui seul pourra répondre.

Fort heureusement, cependant, dans la grande majorité des cas, le spécialiste en orthodontie va pouvoir positionner les dents et les mâchoires de ses patients de telle sorte que les sourires résultant soient harmonieux, équilibrés, d’apparence jeune, et le plus durablement possible. Ceci confirme ainsi le besoin et le souhait des patients de plaire : avoir un beau visage souriant pour se sentir attirant, beau et admiré.

Rappelons, enfin, que la beauté et l’harmonie sont essentiellement subjectives, que chaque patient est unique et que son sourire est donc unique, lui aussi.

Il contient un ensemble de données physiques mais aussi psychologiques et émotionnelles liées à son histoire, à sa culture et à son environnement. Et ce subtil mélange va permettre d’agencer les éléments de chaque sourire pour en réaliser un exemplaire réellement individuel. Et c’est à ce niveau qu’interviendra toute la sensibilité artistique du spécialiste en orthodontie.

Cette fiche a été rédigée par un praticien spécialiste en O.D.F. et a été validée par le comité de lecture et de rédaction de la SFODF.